Lire à loisir, rencontre "Mots Passants" : figures libres...



Cinquième rencontre Mots Passants

 "Lire à Loisir" 

Espace Villeret  -  Tours

200 personnes ont répondu présentes à cette journée organisée par l'association "Livre Passerelle"
 




La journée est introduite par Alain Fievez, Président de l'Association « Livre Passerelle » qui rappelle les objectifs de l'association : travailler en réseaux autour de la lecture tout en favorisant la relation entre parents et enfants. La journée sera ponctuée de lectures à haute voix par les animatrices de «Livre passerelle »

La parole est ensuite donnée aux représentants de la ville de Tours et différents institutionnels (DRAC, DRJSCS).

Madame Beuzelin, adjointe à la culture et à la communication de la ville de Tours invite les participants à découvrir l'espace Villeret, lieu de rencontres aussi bien pour des conférences que pour la bibliothèque. Elle souligne le dynamisme de « Livre Passerelle", une association qui s'inscrit dans la durée et la remercie au nom de la ville pour son action. Elle rappelle en outre les manifestations prévues en 2015 : le « Festival à hauteur de mots », et le « Printemps des poètes ».

Les représentants de la DRAC et de la DRJSCS mettent en avant ces pratiques d'accès à l'écrit. Il s'agit d'une longue chaîne culturelle sur l'accès aux livres et à l'écrit pour tous. « La poésie a pour but de transformer le monde »

Emeline Guibert animatrice de Livre passerelle présente une étude régionale sur l'usage de la lecture dans le champ de l'animation. Elle rappelle les étapes de l'accès à la lecture dans le temps de loisir, histoire relativement récente. En 2003, « Jeunesse au Plein Air » lance une enquête à ce sujet avant d'organiser un forum des pratiques d'animation. En 2007, des dispositifs d'accompagnement et de formation sont mis en oeuvre. 10 années plus tard, qui sont ces acteurs de terrain ? Des animateurs jeunes et diplômés le plus souvent ayant un accès plus facile au livre. Ils participent volontiers aux temps forts organisés autour du livre et souhaiteraient bénéficier d'une formation sur cette thématique. Dans la médiation du livre et de la lecture, la clé d'un investissement performant est le travail en réseau d'où l'importance du tissu associatif.

Jean-Claude Pompougnac interroge « La lecture entre sphère privée, action sociale et politiques publiques ». Jusqu'au début de 20ème siècle, on lisait trop peu ou trop mal ; on assistait à un contrôle de la lecture, des lectures. On a trop privilégié la lecture régulatrice, une lecture qui isole. Lorsqu'en 1980, on invente le concept d'illettrisme, plusieurs expériences sont menées s'appuyant sur une mise en réseau entre les responsables politiques et les acteurs sociaux que sont les associations, outils internes à la société civile








lecture à haute voix

"Le livre, passerelle entre famille, école, quartier" telle est la thématique impartie au GFEN. Jacques Bernardin pose la question : « A quoi ça sert de lire ? » Selon les milieux sociaux, le rapport au livre est inégal : rapport ambigu dans les milieux populaires lorsqu'on parle du « plaisir de lire ». S'appuyant sur le rapport 2014 de l'IGEN sur l'impact des programmes de 2008, il décline les effets néfastes d'une approche techniciste de la lecture.




C'est au tour de Sylvie Meyer-Dreux de présenter l'aventure de « Lecture2+ » à « CitéRatures ». Partant d'une histoire de partenariat à plusieurs voix autour de la lecture (une libraire, une conseillère pédagogique, six classes, un auteur, une association de quartier, des animateurs de centre de loisirs et un marché de quartier), elle décline 10 incontournables pour élaborer un outil efficient qui permette à chacun de trouver sa place : les animateurs, les enfants, les parents, les professionnels dans et hors l'école.  (accès au Diaporama - texte de l?intervention )


lecture à haute voix
Véronique Francis, sociologue, interroge : « Où en sommes-nous 25 ans après l'année internationale de l'alphabétisation ? ».
L'apprentissage de la lecture est une mission à assurer solidairement, c'est une question de justice sociale. Dans le sillage d'Oldenburg, elle développe la notion de " troisième lieu ", lieu complémentaire de l'école et de la famille comme espace propice aux échanges, "facilitateur social", lieu d'expériences inédites développant le sentiment d'appartenance. Ces espaces de lecture sont-ils "des troisièmes lieux" ?
Elle le pense, tout en affirmant que pour entrer dans la  littératie (rapport à la lecture et l'écriture), on peut utiliser tous les médias possibles.









Pause méridienne : itinéraire le long des ateliers proposés par les différents partenaires ayant investi chaque parcelle de l'espace mis à disposition.

Au premier étage, les bibliothèques « dernières maisons de la culture ouvertes à tous dans la gratuité » : sanctuaires du livre ou lieux de vie ? Propositions pour partager les ressources de la pensée

Les centres sociaux ont, quant à eux, investi la salle de danse. Sont-ils des espaces culturels ? 
Découverte de productions autour du livre.



Dans la salle de projection, c'est le lieu des manifestations littéraires : « Lire aux éclats » (FOL 18), Val de lire (45), Chapitre Nature (FOL 36), La quinzaine du livre (FOL 37).

Détour dans les salles verte et rouge où le jeu et la lecture se rencontrent : des jeux construits à partir d'histoires lues ici et là. Inspiré par l'expérience du Ludobus des PEP37, un préambule à d'autres projets.

 
Dans le sas d'entrée, le GFEN s'allie à Livre Passerelle : présentation de l'expérience de CitéRatures entrecoupée de lectures itinérantes.




Lecture à haute voix
L'après-midi reprend avec Dominique Rateau, présidente de l'Agence « Quand les livres relient » sur le thème « Lire : figures libres ou imposées ».
Nous sommes tous d'anciens bébés, des sans-mots ce qui nous pousse à lire « les signes » lorsque le code nous manque. Et ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas qu'on n'a pas envie de comprendre. La littérature nous permet  de rencontrer une part de nous-même que nous ne connaissons pas.
S'appuyant sur un « livre d'images », elle démontre que la lecture ne commence pas avec l'apprentissage du code : tout raconte...

Laurent Besse, maître de conférence à l'IUT de Tours, présente le lien entre éducation populaire et lecture, lien évident mais qui s'est distendu.  L'éducation populaire vise à l'émancipation individuelle et collective dans un rapport plus ou moins grand avec les institutions. S'appuyant sur des idées progressistes, elle était très liée à l'école jusque dans les années 80 et s'appuyait sur des enseignants très investis : organisation de bibliothèques, universités populaires... Mais progressivement, l'institutionnalisation des structures ont éloigné ces associations de la lecture au profit de loisirs éducatifs encadrés par des animateurs professionnels.

La journée se termine par un spectacle « la femme Kamishibai » par la compagnie « Les chats Pitres » et l'inauguration de la camionnette littéraire résultat d'un partenariat pluri-partite dont une classe du lycée professionnel Arsonval qui a aménagé l'intérieur du véhicule.




Et que ce voyage se poursuive... encore longtemps !

Jacqueline BONNARD



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