Sauvons l'école publique ! Colloque de l'Union Rationaliste - 10 février
Valérie Pinton | le 24/01/2022 00:00
L'Union rationaliste consacre son prochain colloque à l'état de l'école publique, dont l'inquiétante baisse globale des...En savoir plus
Mouvement de recherche et de formation en éducation
Tous capables ! Tous chercheurs ! Tous créateurs !
Introduction
- Pourquoi une journée sur l'évaluation de l'éducation prioritaire en
2019 ? Une histoire qui n'est pas linéaire - Marc Douaire, président de
l'OZP
Cette journée est particulièrement consacrée à la question de l'évaluation de l'éducation prioritaire 2014/2019. Elle se situe dans le prolongement de la rencontre publique OZP du 7 novembre 2018 qui avait présenté les raisons de notre initiative et dans la poursuite du travail engagé lors du séminaire du 9 février 2019. [...]
En janvier 2017, l'OZP présentait publiquement son Nouveau
Manifeste pour l'éducation prioritaire pour éviter que cette refondation
importante ne soit suivie comme la fondation de 1981 et comme les 3 relances
qui ont suivi par des périodes de silence et d'abandon ou de tentatives de
dénaturation. Il fallait affirmer cette exigence dans une période où se
multipliaient les attaques idéologiques contre l'existence même de l'éducation
prioritaire en dépit de toute évaluation scientifique sérieuse.
C'est pour toutes ces raisons que l'OZP, reçue en avril 2017, par le cabinet de
J.-M. Blanquer, a demandé que soit conduite l'évaluation nationale de
l'éducation prioritaire en 2019. Constatant l'absence de réponse ministérielle,
l'OZP décidait de prendre ses responsabilités et de proposer aux réseaux une
évaluation des projets de réseaux.
Les
grandes lignes des réponses à l'enquête - Patrick Picard
C'est une enquête collaborative, avec des réponses ouvertes et c'est compliqué
de faire l'analyse du corpus. Il faut donc prendre ces premiers résultats avec
une extrême prudence pour éviter d'en tirer des conclusions hâtives. Le travail
va se poursuivre collectivement jusqu'au séminaire prévu en automne. Nous nous
en tiendrons donc à évoquer les thématiques traitées dans l'enquête et
attendrons quelques mois pour en avoir une meilleure vue d'ensemble.
Qui a répondu à l'enquête ? Majoritairement des personnes individuelles et du 1er degré, comme le montre le schéma ci-dessous.
Les questions du formulaire abordaient les points suivants :
Enjeux d'une évaluation de la
carte de l'éducation prioritaire,
Marc Bablet
[...] Nous vivons dans une société qui magnifie les différences en magnifiant les identités, les individus. L'école, comme le reste de la société est confrontée aux identités sociales, mais aussi aux identités religieuses, culturelles, locales, sexuelles, sanitaires... Est-ce un hasard si l'exacerbation de l'individu, de ses identités fait ressurgir actuellement dans tous les pays développés la peur de l'autre et toutes les formes du racisme ? Si l'identité est reine alors nos malheurs ne peuvent venir que d'une autre identité. Celle du juif, de l'homosexuel, de l'arabe ou du voisin... Face à cela ne faut-il pas promouvoir à nouveau ce qui nous rassemble soit le collectif et l'universel dans l'homme ?
Le plan Langevin-Wallon qui
au lendemain d'une guerre, qui avait vu l'exacerbation du racisme poussé à
l'horreur, proposait non pas une école de la différenciation individuelle mais
un enseignement reposant sur le « principe de justice » dont ils
disent : « Il offre deux aspects non point opposés mais
complémentaires : l'égalité et la diversité » et plus loin
« L'enseignement doit donc offrir à tous d'égales possibilités de
développement, ouvrir à tous l'accès à la culture, se démocratiser moins par
une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation
continue du niveau culturel de l'ensemble de la Nation. »
Pour retrouver davantage d'égalité dans la diversité, sans doute faut-il s'y
appliquer en remettant en avant le collectif, l'universel et l'intérêt général.
Faire classe c'est d'abord travailler avec un groupe dans lequel on respecte
chaque personne. L'intérêt de la classe n'est pas d'exacerber les
individualités. L'intérêt de la classe est de reconnaître ces individualités
pour en faire les forces d'un collectif qui vise à l'universalité. Ainsi conçue
l'école n'a pas besoin d'être inclusive pour être l'école de tous. Il suffit
qu'elle soit l'école « du développement maximum » de chacun pour
reprendre une autre formule du plan Langevin Wallon. Dans cette perspective le
pas principal a été fait par la loi de 2013 qui a rappelé dans l'article L111-1
du code de l'éducation « Tous peuvent apprendre, tous peuvent
progresser ». Et la loi en cours de discussion ne modifiera pas cet
article qui est celui qui s'impose vraiment comme le cœur de la loi.
Dans cette perspective il est décisif que la question de la carte de l'éducation prioritaire soit adossée à une conception de la société qui vise la mixité sociale, c'est-à-dire cette conception des espaces de vie communs à la diversité des personnes qui composent la société. Ainsi idéalement devons-nous porter l'idée de lieux de vie où se croisent toutes les couches de la société, toutes les origines, toutes les religions, toutes les réalités et pratiques personnelles. Bien sûr que nous souhaitons la mixité sociale d'abord pour la société dans son ensemble et aussi pour les enfants dans les écoles, pour leur compréhension de l'autre, le vivre ensemble, l'apprentissage de la citoyenneté démocratique.
Conclusion - Marc Douaire
De 2012 à 2017, beaucoup a été fait en peu de temps. [...]
La 20ème journée nationale de l'OZP, organisée le 26 mai
2018, était intitulée : « Quelles autonomies pour faire réussir tous
les élèves ? ». Les travaux de cette journée mettaient en évidence
des formes d'autonomie engagées localement depuis plusieurs années par des
réseaux d'éducation prioritaire.
Citons notamment l'expérience de réseaux apprenants dont l'action se fonde sur
4 principes :
[...] Les premiers résultats de notre enquête collaborative mettent clairement en évidence cette construction de collectifs de réseaux partageant petit à petit une culture professionnelle commune. Il s'agit là d'un processus de maturation collective autour des principaux leviers de progrès identifiés par les réseaux : les effets produits par les structures (postes supplémentaires, temps de concertation, efficience du pilotage, mesures favorisant la stabilité des personnels...), la qualité et la pertinence de la formation, l'engagement professionnel des équipes de réseau.
Entreprendre cette
évaluation publique de l'éducation prioritaire 2014/2019 avec l'ensemble des
acteurs des réseaux :
C'est avant tout pour permettre d'améliorer tout ce qui concourt à une
meilleure réussite des élèves de l'éducation prioritaire,
C'est mettre en évidence les actions et les évolutions professionnelles qui
favorisent la démocratisation de l'école,
C'est mieux faire connaître la réalité de l'éducation prioritaire telle qu'elle
est engagée dans de nombreux territoires.
L'intégralité
est à lire sur le site de l'OZP
Vous pouvez continuer de répondre au questionnaire http://bit.ly/enqueteREP jusqu'au 10 juillet ou, si vous élaborez un bilan à la fin de l'année scolaire, vous pouvez aussi en envoyer une copie à l'OZP.
Isabelle LARDON
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