Analyses
Yann Gibert | le 01/01/1970 00:00
Démocratisation / Transformer l'Ecole / La question de l'Education Nouvelle, une urgence de...En savoir plus
Mouvement de recherche et de formation en éducation
Tous capables ! Tous chercheurs ! Tous créateurs !
Le 30 novembre dernier (2019), l'OZP a demandé aux membres de son conseil scientifique de présenter les premiers éléments de l'évaluation que l'observatoire a lancée en 2018. Anne Armand, Marc Bablet et Jean Yves Rochex ont montré les acquis de la refondation de l'éducation prioritaire, les obstacles et les leviers identifiés. Cette enquête donne de sérieuses pistes et des perspectives crédibles pour continuer de travailler et de démocratiser l'école.
Lire ci-dessous des extraits des exposés des experts et des éléments de conclusion de la journée, ainsi que des liens vers les média qui ont relayé l'information.
Et pour commencer une belle citation faite par Marc Bablet
Le conseil scientifique a construit un document
d'auto-évaluation proposé sous le mode d'une enquête collaborative. Ce qui est
visé par cette enquête porte sur des questions majeures pour la réussite de la
refondation de l'éducation prioritaire : l'usage de référentiel et le
renforcement des apprentissages fondamentaux, le climat scolaire, la formation
des personnels, le travail collectif dans le réseau, le pilotage à tous les
niveaux, la gestion des ressources humaines et des moyens engagés. Lire
Les propos très riches des réponses bien renseignées témoignent que certains fondamentaux ne sont pas remis en cause en éducation prioritaire : les cycles (en particulier le cycle 3 très souvent cité), le travail d'un collectif professionnel, l'importance primordiale du pédagogique, les relations avec les parents, les projets et en particulier le projet de réseau, l'importance d'une formation adaptée qui réponde aux besoins...
L'axe 1 : Maitriser le
lire, écrire, parler et enseigner plus explicitement [...]
Quand on regarde les évolutions positives par axe du référentiel, on voit
que pour l'axe 1 du référentiel, on en appelle à l'institution pour faire
évoluer le recrutement ou la formation ; le besoin de formation entre
pairs et de constitution d'outils communs sont mentionnés. La question de la co-intervention et des croisements de regards qu'elle
permet (PDMQDC – cités dans 15% des réponses à l'ensemble des questions) et
des CP CE1 à 12 (cités dans 34% des réponses concernant cet axe) comme modalité
de travail pour mieux mettre en œuvre l'axe 1 sont vus positivement. [...]
L'axe 3 : Coopérer avec
les parents et les partenaires
S'il y a bien un champ dans lequel on peut percevoir un ensemble structuré
d'acquis c'est celui qui concerne les relations avec les parents d'élèves (axe
3) qui sont détaillées dans divers dispositifs et diverses pratiques. On évoque une « embellie »
portée par les multiples qualités des actions décrites (authenticité,
investissement des équipes, inscription dans la durée, dimension collective) et
par les valeurs portées (respect, confiance, reconnaissance de compétences des
parents). Lire
Rien ne se fait sans devoir surmonter de nombreux obstacles : par exemple le temps qui
manque, la mobilité des familles, leur passé scolaire, leur méconnaissance de
la langue française ; le manque d'expérience d'une majorité des acteurs,
la complexification des missions, les locaux inadaptés, la formation qui
néglige les compétences de communication, les ressentis sur le manque de
confiance de l'institution, la difficulté de faire réseau, la multiplicité des
partenaires et/ou leur indisponibilité. Lire
Conclusion du séminaire Lire
Ce qui ressort principalement
de l'enquête :
- la question du temps qui revient dans toutes les réponses comme un obstacle
majeur à la bonne mise en œuvre des projets ;
- la formation. Ce qui est attendu c'est une formation à l'initiative des
acteurs du réseau, prenant en compte leurs besoins ;
- le rapport avec les familles considéré à la fois comme un obstacle et comme un
levier (ce qui revient souvent : « on ne sait pas en faire des
partenaires ») ;
- les interrogations sur le pilotage local et national : les contrecoups
sur le terrain d'une politique nationale trop discontinue mais également des
pilotages départementaux, académiques et nationaux apparaissant trop lointains
et déconnectés des réalités locales.
- l'effet structures : ex : changements fréquents des pilotes, PDMQDC supprimé brutalement, problèmes de remplacements, mauvaise gestion des ressources humaines..., bref, tout ce qui échappe au pouvoir des acteurs de terrain ;
- l'effet formation : faire de la formation une politique de réseau ;
- l'effet mobilisation collective professionnelle : la refondation a fait émerger une conscience collective de responsabilisation dans la réussite des projets engagés localement.
Perspectives de travail de l'OZP