Par un bel après-midi de mars, place de la république, quelques membres du Groupe Français d'Education Nouvelle 3 nous conviaient à un étrange défi, presque un tour de magie. Il s'agissait de faire la démonstration que nous étions capables d'accomplir une tâche que nous-mêmes, au départ, jugions pourtant largement hors de notre portée. Cette tâche ? Reconstituer, de mémoire, mot à mot, l'intégralité du poème de Nazim Hikmet, « La plus étrange des créatures ».
Le secret des magiciens-pédagogues du GFEN ? Il tient en un mot : la coopération. Individuellement, chaque participante et participant à cet étrange tour avait attrapé un mot, une image, au vol, lors de la lecture initiale du texte du poète turc. Individuellement, nous étions bien loin de pouvoir réaliser le défi proposé, n'ayant que quelques bribes entre nos deux mains, bien incapables de savoir où les poser sur la feuille blanche de l'animateur. Individuellement, non. Mais collectivement, petit à petit, les mots, les tournures de phrases, jaillissent de tous les coins de notre petite assemblée. Collectivement, nous commençons à sentir que nous pouvons y arriver. Collectivement, nous prenons confiance en nous. Et la première phrase du poème est là, mot à mot identique à celle qui avait été lue quelques temps avant.
A propos de la démarche du "texte recréé", un texte de Jacques Bernardin.
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