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    Programmes d'histoire au cycle 3

    Nouveaux programmes d'histoire au cycle 3 : des modifications et disparitions lourdes de sens

     Véronique Vinas / GFEN Paris

     Décembre 2007

    La mise en place du socle commun et du livret de compétences ainsi que la large part faite dans les nouveaux programmes à l'acquisition de connaissances au détriment de l'exercice de la pensée n'a échappé à personne, les modifications opérées notamment en histoire nous ont, en revanche, peut-être encore échappé. Le BO spécial permettant une comparaison facilitée entre les anciens et nouveaux programmes est un outil intéressant lorsqu'il s'agit de dénicher dans le détail, ce qui change, disparaît des points à traiter prioritairement. Chaque période est décrite de façon générale et déclinée sous la forme de quelques points forts. Le choix des points forts à traiter prioritairement nous éclaire sur l'habileté de ceux qui nous gouvernent à revisiter les programmes d'histoire à l'école primaire dans une tentative d'infléchissement idéologique.
    Les points forts sont réduits à quatorze alors qu'ils étaient au nombre de vingt et un, le socle commun étant passé par là... mais ce qui est particulièrement intéressant, c'est d'aller interroger ce qui n'est plus prioritaire et la rédaction modifiée de certains paragraphes.

    La disparition des références extra territoriales (Afrique, monde méditerranéen) sont symptomatiques d'une histoire simplifiée, repliée sur elle-même.
    Au Moyen-âge, il était question dans les anciens IO de migrations et d'invasions lorsqu'il s'agissait de décrire de façon prudente les mouvements de populations extrêmement différentes qui se sont déroulés sur deux siècles et dont la civilisation médiévale est l'héritière. S'il est toujours question dans le texte présentant la période, de peuples s'installant dans l'Empire romain d'Occident, le terme « migrations » a disparu des points forts. Seul le terme « invasions » reste ainsi que son sens péjoratif et le caractère soudain du phénomène... Comment ne pas être tenté de lire entre les lignes dans ce raccourci rapide qu'il s'agissait bien de sanguinaires « barbares » responsables de la chute de l'empire romain !!
    On peut également s'étonner de la nouvelle formulation du point fort concernant l'émergence de l'Islam. L'amalgame fait entre « Islam et civilisation » est contestable, alors que les anciens IO parlaient d' « une civilisation fondée autour d'une nouvelle religion, l'Islam ».
    Le terme « domination » qui caractérise les rapports entre seigneurs et paysans disparaît également du point fort évoquant la naissance de la France...
    Le début des temps modernes et les grandes découvertes se voient amputés du volet concernant l'apparition d'une nouvelle forme d'esclavage lié à l'accessibilité de toute la planète. Le développement du trafic d'esclaves africains ainsi que le dépérissement des Indiens d'Amérique est passé sous silence. Il reste présent dans la première partie générale.
    Même traitement pour le mouvement des Lumières qui disparaît également des points forts des Temps modernes. Le grand mouvement intellectuel, culturel et scientifique, l'inflexion anticléricale et combative que cette philosophie prend dans les années 1750 dans une France pré révolutionnaire, Voltaire, Rousseau, Diderot, les encyclopédistes ne sont plus à évoquer prioritairement.
    Nous trouvions dans la partie générale concernant l'histoire et ses objectifs, l'importance accordée à l'évocation de quelques personnages majeurs ayant marqué leur siècle dans les domaines politique, littéraire, artistique ou scientifique. Cette remarque était suivie par la mise en garde suivante « on n'oubliera pas pour autant, le rôle de groupes plus anonymes, ni celui des femmes dont on soulignera la faible place dans la vie publique ». Ce paragraphe disparaît et disparaît également au XIXième le point fort qui soulignait « l'inégalité homme femme exclue du vote et inférieure juridiquement»... La position de la femme et son infériorité est toutefois évoquée dans la partie générale de la période concernée.
    Quant au XXème, pour finir, si les massacres et en particulier les camps d'extermination sont évoqués dans la présentation de ce siècle, les deux conflits mondiaux font partie du même point fort. « L'extermination des juifs : un crime contre l'humanité » a disparu...

    Plus généralement d'un point de vue pédagogique, il s'agit à travers ces nouveaux programmes de balayer ce qui dans les anciens relevait de la conception développée par Alain Dalongeville et que nous partageons et encourageons au GFEN, c'est-à-dire une « construction de l'intelligence du temps historique fait de simultanéité et de rupture, de courte et de longue durée». Cela est remplacé par la nécessité « d'acquérir des repères chronologiques, spatiaux, culturels et civiques au cours du cycle, » afin que « les élèves appréhendent progressivement l'unité et la complexité du monde ; ils acquièrent une première approche de la culture européenne. » En parallèle, l'acquisition d'un vocabulaire spécifique, ces « mots nouveaux et leur réinvestissement régulier doivent être une préoccupation permanente du maître». L'enseignement de l'histoire réduit à quelques repères chronologiques, spatiaux, culturels et civiques, à quelques mots de vocabulaire dont il conviendra régulièrement de vérifier la bonne maîtrise (pour cela, pourquoi d'ailleurs ne pas utiliser quelques QCM contre lesquels nos anciens IO nous mettaient en garde...). Nous retrouvons dans l'enseignement de l'histoire cette même logique qui prévaut dans d'autres matières (en mathématiques, en grammaire...), à savoir la stricte acquisition de connaissances, minimum requis à l'école élémentaire, autrement dit ce que nous dénonçons, le socle commun.
    Il est explicitement dit « à l'école primaire, les élèves mémorisent des repères spatiaux et des repères chronologiques, notamment en prenant appui sur des événements et des personnages clés. » Ces connaissances seront « consolidées et approfondies au collège pour constituer la culture historique et géographique attendue des élèves dans le cadre du socle commun ».
    Il s'agit bien d'un retour à une histoire sans rapport de causalité, sans conséquence, réduit à des événements-clé.

    Dunicode2utf8(0x2018a)utre part, nous avons affaire dans ces nouveaux programmes à une vision de l'histoire insidieusement modifiée dans la hiérarchie opérée et les choix qui sont faits. Comment ne pas être tenté d'aborder en priorité les points forts et de survoler dans le meilleur des cas les 7 points qui ont disparu surtout lorsque le temps devant une classe entière sera passé de 26 à 24 h... et que les éditeurs se seront emparés de ces nouvelles I.O.
    Comment ne pas rapprocher la disparition ou la modification de tous ces points forts, à d'autres signes, d'autres discours... celui de Nicolas Sarkozy cet été parlant « des africains », les tests ADN pour les immigrés, la lecture de la lettre de Guy Môquet réduite à un témoignage de courage de jeune adulte face à la mort, écrivant à ses parents.
    Comment ne pas y voir la tentative d'une modification habilement menée mais profonde de notre vision du monde et de son histoire ?


    PROGRAMME D'HISTOIRE
    Le programme est découpé en six périodes et en quatorze vingt et un points forts. La programmation en est laissée à la liberté du conseil de cycle qui doit, cependant, respecter l'ordre chronologique et ne négliger aucune période, y compris la plus récente.

    Le Moyen-Âge (476-1492)
    Points forts
    - Après les invasions, naissance de la France : un État royal, une capitale, une langue, seigneurs et paysans ; (à la suite de migrations et d'invasions, en particulier celle des Francs, dislocation du pouvoir politique et domination des seigneurs sur les paysans ; )
    - l'Europe des abbayes et des cathédrales ;
    - l'Islam : une nouvelle civilisation, des conflits et des échanges en Méditerranée. (en Méditerranée, une civilisation fondée autour d'une nouvelle religion, l'Islam. Entre chrétiens et musulmans, des conflits mais aussi des échanges.)

    Du début des temps modernes à la fin de l'époque napoléonienne (1492-1815)
    Points forts
    - le temps des découvertes : la planète désormais accessible, (mais l'apparition d'une nouvelle forme d'esclavage ;)
    - une autre vision du monde artistique, religieuse, scientifique et technique ;
    - la monarchie absolue en France : Louis XIV et Versailles ;
    - le mouvement des Lumières, la Révolution française et le Premier Empire : l'aspiration à la liberté et à l'égalité, réussites et échecs.

    Le XIXème(1815-1914)
    Points forts
    - une Europe en pleine expansion industrielle et urbaine, à la recherche de territoires et de débouchés : le temps du travail en usine, de l'émigration et des colonies ;
    - les difficultés de la République à s'imposer en France : un combat politique de plusieurs générations.
    - l'inégalité entre l'homme et la femme exclue du vote et inférieure juridiquement.


    Le XXème siècle et le monde actuel
    Points forts
    - La violence du siècle, les deux conflits mondiaux ; la planète en guerre : l'extrême violence du siècle
    - l'extermination des juifs par les nazis : un crime contre l'humanité ;
    - la Cinquième République : pour commencer à comprendre le fonctionnement de notre système démocratique ;
    - la société en France dans la deuxième moitié du XXème siècle : les progrès techniques, les
    transformations économiques et sociales, les arts (à partir d'un ou deux exemples français ou internationaux laissés au choix de l'enseignant) la fin des campagnes et le bouleversement des genres de vie ; les arts, expressions d'une époque.

     

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