Boîte à lire avril 2019

Livres

Pour une école publique émancipatrice
Véronique Decker, Libertalia, coll. « N'autre école », mars 2019, 144 pages,  10 €
Si l'école recule, ce n'est pas la responsabilité des maths modernes, des méthodes globales, du collège unique, c'est parce que socialement notre pays recule, car nous ne nous battons plus suffisamment pour maintenir ce qui paraissait être des acquis sociaux inébranlables. L'école ne fait que suivre l'abandon de la médecine scolaire, de la formation des enseignants, l'explosion de la précarité des familles et le désintérêt pour la «politique». On ne saurait faire l'école sans se soucier de la société qui nous entoure, sans trouver des chaussures au petit Syrien qui arrive, sans chercher des solutions de relogement pour les enfants du bidonville rom, sans s'interroger sur ce qui nous pousse à avoir besoin d'aller dans des magasins le dimanche alors que tout le monde se doute que les enfants des caissières sont à l'abandon pendant ce temps. Présentation du livre


La Fole Emprise
Avoir seize ans au temps des Jacques, Michel HUBER, Editions Le Hérisson, 2019, 18 €
Les destins croisés hors du commun de cinq adolescents vous plongent au cœur de la Guerre de Cents Ans. Vérité historique et fiction tissent un récit bouleversant soutenu par des dessins évocateurs. Commande à michel.huber44@gmail.com

 
Revues

Former pour lutter contre les inégalités
Recherche & Formation n° 87, Ifé-ENS,  2018
Ce dossier, coordonné par Maíra MAMEDE et Julien NETTER, rassemble des contributions éclairant différents aspects de l'articulation entre la formation des enseignants et les inégalités d'apprentissage des élèves, en éducation prioritaire ou non. Il s'agit d'élaborer ainsi un raisonnement d'ensemble permettant de dégager les conditions de réalisation d'une formation tournée vers plus de justice scolaire. Les auteurs montrent que les résultats de recherches sur les pratiques efficaces ont peu d'impact auprès des enseignants sans la prise en compte du contexte d'exercice, tant au niveau politique et institutionnel qu'au niveau de la classe au quotidien. C'est l'analyse du contexte qui explique pourquoi certaines pratiques, parfois vectrices d'inégalités, sont de fait mises en oeuvre. Prendre au sérieux les motifs des enseignants et considérer leurs pratiques réelles permet paradoxalement une transformation acceptée de ces pratiques en organisant, par le biais d'outils et de dispositifs de formation résolument au service des enseignants et de leurs élèves, un dialogue équilibré entre chercheurs, formateurs et enseignants. Présentation du n°


L'EPS et l'école de demain
ContrePied hors-série n°23, SNEP, février 2019
En novembre 2018, le SNEP et le Centre tenaient un colloque, faisant le pari de rendre la profession actrice de son EPS et la rendre plus adaptée aux formidables besoins d'activité physique que la population exige. Leurs colloques sont de l'éducation populaire dans la meilleure tradition de ce courant ; des idées, des débats, des volontés de faire connaître et, nécessairement, des mises en actes, parce que la pratique vient fédérer et convaincre. Mais cela ne serait pas suffisant si cette démarche n'était pas portée par la vision d'une transformation sociale dont l'émancipation humaine est son but et l'égalité son exigence, à tout moment de l'action, de la réflexion et des décisions. Ce colloque propose ce travail de « fusion » qui ne veut laisser personne sur le bord de la route et croit fermement que l'EPS est une discipline de conquête qui a des atouts et ses acteurs pour les faire valoir dans un mouvement permanent de propositions et de luttes, contestataires, lorsque c'est nécessaire. Présentation du n° 


L'enseignement spécialisé
TRACeS n°239, février 2019
L'enseignement spécialisé commence en maternelle et est organisé jusqu'en secondaire. Il recouvre des réalités multiples selon les handicaps et les niveaux socioéconomiques des familles, l'erreur serait d'avoir une approche globale... Souvent, il y a un sentiment de honte pour les élèves du spécialisé et leurs familles de ne pas être ordinaires. Cgé a voulu dénoncer la relégation massive des enfants de milieux défavorisés et le gonflement de la population des élèves en type 1 et en type 8. L'enseignement ordinaire ne sait-il faire qu'avec ceux qui rentrent dans son moule ? Comment faire avec les spéciaux, faut-il les traiter à part, les inclure, les intégrer ? Présentation du n°

 

La coopération intermétiers à l'école

Animation & Education n°269, OCCE, mars-avril 2019
Pourquoi encourager la coopération intermétiers ? Parce que l'enfant ne se limite pas à l'élève et que son développement harmonieux nécessite une cohérence éducative entre tous les acteurs qui interviennent auprès de lui (professionnels de l'éducation, de la santé, parents...). Comme le démontrent les études de Serge Thomazet et Corine Mérini, « l'école pour tous résulte d'une responsabilité collective qui oblige à mettre en place des espaces de travail intermétiers et donc à repenser les modes de fonctionnement entre les professionnels agissant auprès de l'enfant ». Sur le terrain, les réticences à la mise en place de ces situations restent fortes. Comment lever ces obstacles ? Comment mobiliser et dynamiser les équipes sur un territoire ? Comment faire coopérer tous les professionnels pour la réussite éducative de tous les enfants ? Ce dossier propose des réponses, des pistes de réflexion et de travail illustrées par des exemples concrets à l'échelle d'un territoire ou d'un établissement ! Des exemples d'organisation collégiale, de coconstruction de projets, de travail en interdisciplinarité, de concertations régulières de l'équipe éducative... qui démontrent que, oui, la coopération intermétiers est possible et bénéfique à tous. Présentation du n°  


Vers une société éducatrice ?
Les Actes de lecture n°145, AFL, mars 2019
« Ce qui manque à l'ouvrier, c'est la science de son malheur », écrivait Fernand Pelloutier, élu secrétaire de la Fédération des Bourses du travail en 1895. L'Education populaire, depuis plus de 120 ans, ne l'a guère aidé à se constituer cette science. Les acteurs de ce secteur ont le plus souvent pris le parti d'une éducation pour le peuple, perdant de vue le projet d'une éducation du peuple par le peuple. Ils ont ainsi opté pour une offre fractionnée par secteurs d'activité, entravant toute velléité d'éduquer dans et par la réalité des rapports sociaux. L'école de Jules Ferry a joué un grand rôle dans cette dérive, en imposant l'idée qu'une société ne saurait être, par sa vie-même, éducatrice, et que les savoirs ne peuvent être transmis que par une institution spécialisée. Les propositions de l'AFL en matière de lecture tentent de s'inscrire à contre-courant et la mise en place d'une Recherche -action en Seine Saint-Denis éclaire les inévitables difficultés surtout lorsque les collectivités locales sont sommées de remédier à l'impuissance de l'école au détriment des spécificités d'une Education populaire. Par ce dossier la revue affirme l'importance de combattre dans la voie d'une Société Educatrice. Présentation du n°


Les dys dans la classe
Les Cahiers Pédagogiques n° 552, CRAP, mars-avril 2019
L'accueil des élèves présentant des troubles des apprentissages, dont les dys, ne va pas sans difficultés au quotidien pour les enseignants. Notre dossier propose des éclairages de chercheurs sur ces troubles et donne la parole aux praticiens de terrain, aux parents, aux anciens élèves dys, aux médecins, aux associations. Présentation du n°

 


Accueillir et former des publics fragilisés

Vers l'Education Nouvelle n° 573, Ceméa, mars 2019
Les Ceméa sont inscrits dans le champ du social depuis leur création. Mais qu'entend-on par « social » ? Là est toute la question, qui fait souvent débat d'ailleurs au sein du mouvement. Mais comme le disait Jacques Ladsous, « le social est partout ». Présentation du n°

 

Circulation des savoirs entre recherche et formation
Le Français Aujourd'hui n° 204, AFEF, mars 2019
La question de la formation initiale et continue des enseignants, de ses modes et lieux de prise en charge, de son organisation, de la place du concours pour les futurs professeurs des écoles, des volumes horaires des maquettes des masters MEEF1, sont au cœur de notre actualité politique. La réflexion aujourd'hui à l'œuvre sur l'ensemble de ces questions ne peut laisser de côté celles, fondamentales, de la construction et de la circulation des savoirs entre recherche et formation dans le cadre de la formation initiale et continue des enseignants, que la mastérisation de la formation des enseignants du premier et du second degrés installée à la rentrée universitaire 2010-20113 a contribué à rendre centrales. Présentation du n°

 


De Montessori aux neurosciences

N'Autre école n° 10, Questions de classe(s)
On assiste aujourd'hui à une création exponentielle d'écoles privées hors contrat (+ 15 % en 2017) en lien avec une récupération et un détournement des « pédagogies alternatives ». Ce phénomène s'explique par la convergence entre trois mouvances distinctes, mais qui partagent un même rejet de l'école publique : une droite catholique galvanisée par le succès de la « Manif pour tous », un courant néolibéral partisan du « libre choix » des familles et du marché scolaire, et un courant « écologique » cherchant à créer des îlots de pédagogie « bienveillante ». Tous mettent en avant la « méthode » de Maria Montessori et les neurosciences. L'enjeu est bien idéologique : il s'agit de jeter à bas l'idée même d'une école égalitaire et émancipatrice commune à tou.te.s les élèves, au profit d'une vision individualiste et vitaliste de « l'enfant » dont le développement se ferait spontanément, selon des « lois de la nature ». Ce numéro hors-série se propose non seulement d'examiner le phénomène, à travers ses réseaux et ses références pédagogiques, mais également de dénoncer ces offensives, au nom d'un service public de l'éducation, à réinventer autour des notions de bien commun et d'égalité. Présentation du n°

 

Ecoles et familles en situation de précarité : un lien fragile à renforcer

Revue internationale de l'éducation familiale n°44, AIFREF, avril 2019
Développer les échanges sous des formes partenariales entre l'école et les familles pour assurer le succès des parcours scolaires est fortement préconisé tout en étant fréquemment questionné. Si la recherche montre l'effet positif de la collaboration entre enseignants et parents, elle souligne aussi le poids des attentes scolaires et de la disqualification symbolique qui touche les familles les plus vulnérables. Ce dossier thématique Ecole et familles en situation de précarité : un lien fragile à renforcer dirigé par Lise Gremion (HEP Vaud, Lausanne), François Gremion (HEP-BEJUNE, Bienne) et Catherine Dumoulin (Université du Québec à Chicoutimi) interroge les points névralgiques à considérer pour une école plus attentive à la diversité des contextes familiaux et sociaux, et plus équitable pour les élèves et leurs parents. Présentation du n°


Frontières de l'école, frontières dans l'école : enjeux politiques, défis éthiques
Recherches en éducation n° 36, mars 2019
La question des frontières est une question d'actualité : dans un monde toujours plus ouvert, semble en effet réapparaître une demande de frontières, politiques, nationales ou culturelles. En éducation, et à l'école, la question des frontières est également vive : l'école doit-elle être ouverte sur le monde et ses enjeux, ou un lieu clos et protégé ? Comment l'éducation, par essence « sans frontières », peut-elle ou doit-elle s'ancrer en un lieu, une histoire et un temps pour y répondre spécifiquement ? Ces questions classiques sont ici abordées de manière plurielle : protection de la spécificité de l'école comme lieu intermédiaire, protection de l'enfance et de la construction du sujet, relations entre cultures ; il s'agit dans ce dossier, issu d'un colloque de la Sofphied (Société francophone de philosophie de l'éducation) de saisir les questions politiques et éthiques posées par l'idée de frontière(s) en éducation, les frontières étant comprises non comme des barrières, mais comme des seuils et des lieux de passages. Présentation du n°

 

Sur les chemins de l'émancipation, l'autogestion
Les utopiques n°10, Ed. Syllepse, Union syndicales Solidaires, avril 2019
Les auteur.es viennent d'horizons divers : syndicalistes, acteur.trices d'expériences de gestion directe par les travailleurs et travailleuses, historien.nes, sociologues, praticien.nes de l'autogestion. Certain?es ont participé à des aventures aussi singulières que celle des Lip à ou des Fralib/Scop-TI à Gémenos aujourd'hui. Ils nous racontent leur histoire : pourquoi cette reprise en mains de la production ? Comment ça se passe ? Quels enseignements ? Quelles difficultés ? Ces mêmes questions sont traitées à travers d'autres exemples contemporains : la coopérative Viomé en Grèce, le camp de Lavrio organisé par les Kurdes en exil, les coopératives de livraison à vélo, les entreprises récupérées en Argentine... L'histoire est aussi présente : soviets de la Révolution russe, conseils ouvriers de Bavière, collectivisations durant la Révolution espagnole, le mouvement ouvrier britannique entre nationalisations et contrôle ouvrier, l'autogestion en Algérie ou dans les pays de l'ex-bloc soviétique... La dimension autogestionnaire dans le mouvement des femmes est aussi examinée. La gestion directe des entreprises par celles et ceux qui les font fonctionner, et plus largement de la Cité par celles et ceux qui y vivent, sont des thèmes également traités. Autogérer demain les chemins de fer ? L'éducation ? Des pistes sont évoquées.   Présentation du n°

 

Le redoublement est inefficace, socialement injuste, et favorise le décrochage scolaire
Les Cahiers des Sciences de l'Education n° 38, Service d'analyse des Systèmes et des Pratiques d'enseignement (aSPe) Université de Liège, 2019
Ce texte présente différents types de recherches menées sur les effets du redoublement. Il synthétise d'abord les apports des enquêtes internationales concernant les effets du redoublement. Il passe ensuite en revue les résultats des études récentes, principalement européennes, concernant les effets du redoublement sur le fonctionnement psychosocial des élèves, le décrochage scolaire et les apprentissages cognitifs. La plupart de ces études sont de bonne qualité méthodologique et observent soit une absence de bénéfice du redoublement, soit des effets négatifs. L'année redoublée semble bien une année inutile. En conclusion, les implications pratiques des résultats passés en revue sont discutées, notamment la nécessité de promouvoir d'autres façons d'aider les élèves en difficulté. Présentation du n°

 

Communisme en Algérie/Communisme algérien
Cahiers d'histoire n° 140, 2019
Ce dossier cherche à penser son objet davantage à partir de l'Algérie, en desserrant la question des liens entre les partis communistes français et algériens. Le PCA est étudié aussi sur une séquence plus longue, de ses premières années à la guerre d'Algérie. Les articles de recherche sont accompagnés de textes relatant la lutte acharnée qui a permis l'étude historienne, petit à petit, grâce à la pression militante, longtemps des anciens acteurs et maintenant de celles et ceux qui tiennent à rendre possible leur histoire. Présentation du n°

 

A voir

Une continuité éducative réussie : à quelles conditions ?
Les 5 et 6 décembre 2018, le laboratoire de sciences de l'éducation de Normandie (CIRNEF)  organisait les 10èmes journées sur l'enfance sur le thème de la continuité éducative. S'interroger sur les conditions d'une continuité éducative réussie suppose de concevoir l'éducation sous toutes ses déclinaisons, dans la multiplicité des acteurs, des lieux et des temps qui y participent. Plus précisément, la thématique amène à considérer l'éducation formelle (à l'école principalement) et non formelle (dans cette école et dans d'autres espaces). Il s'agit d'entrer par les expériences et les motivations des acteurs de terrain, leurs conditions de vie et conditions d'exercice professionnelles, leurs histoires, leurs cultures familiales et professionnelles, leurs représentations sociales et leurs désirs, plus que par les projets politiques et les institutions qui ont pour mission de les mettre en œuvre. La problématique suppose de regarder et d'analyser comment, du fait de ces politiques, et dans le cadre de leurs institutions respectives, ils mettent en place ou non une éducation des enfants et de jeunes qui suppose des éléments de continuité et des ruptures. Visionner sur le site Canal U

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